Élevage Les sept commandements de la filière cunicole
Le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a formulé sept recommandations visant à « conforter des évolutions à même de donner un avenir à la filière du lapin de chair ».
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La France est le quatrième producteur mondial de lapins de chair, mais la filière n’en demeure pas moins fragile. « La production et la consommation diminuent régulièrement depuis plusieurs décennies », constate le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).
Dans le cadre d’une mission d’appui à la filière, dont les résultats ont été diffusés le 10 février 2023, le CGAAER a dégagé sept grandes lignes directrices pour redorer le blason des élevages cunicoles français. Passage en revue.
Bien-être et contractualisation pour les producteurs
Deux recommandations touchent directement les éleveurs. La première incite les groupements de producteurs, entre autres acteurs de la filière, à « s’engager résolument dans des solutions alternatives éprouvées pour le logement des lapins en engraissement », citant l’exemple des jardins d’hiver et des parcs collectifs. Un coup d’accélérateur jugé indispensable pour relancer la consommation et motiver de jeunes agriculteurs à rejoindre les rangs. Indispensable à double titre, puisque la Commission européenne a l’intention de présenter "une proposition législative d’ici à la fin de 2023 pour une interdiction progressive des cages […] à partir de 2027."
"Le coût de cette transformation en logements alternatifs à la cage […] devra être partagé entre tous les acteurs de la filière », souligne le CGAAER. À ce propos, les missionnés plaident pour le développement de la contractualisation entre éleveurs, abatteurs et distributeurs, en conformité avec la loi EGAlim 2.
Pour les pouvoirs publics
Pour le renouvellement des générations et l’accompagnement financier des éleveurs, le CGAAER compte également sur l’implication des pouvoirs publics. Il est demandé à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) d’aider au positionnement d’un établissement d’enseignement comme référent en lapin dans chaque bassin de production. « Des visites d’élevages, des portes ouvertes, des stages et des contrats d’apprentissage pourraient aussi être proposés », encourage le CGAAER.
La Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) pourrait, quant à elle, « veiller au niveau européen à la prise en compte des élevages de lapins dans les mesures d’accompagnement financier » en prévision « des nouvelles normes européennes en matière de bien-être animal. »
Pour l’interprofession et les industriels
Pour sécuriser les débouchés de la viande de lapin sur le territoire, le Conseil général recommande à l’interprofession de créer un collège de la distribution, ou a minima de développer les échanges avec les distributeurs, pour « définir ensemble des actions de promotion ». Les missionnés invitent également les professionnels de la filière à repenser la praticité ou encore le l'emballage des produits, tout en restant « dans des fourchettes de prix compatibles avec le budget des ménages ».
Pour grignoter des parts de marché dans la restauration collective, le CGAAER pousse les transformateurs à s’impliquer avec les collectivités territoriales et à communiquer directement avec les cuisiniers des établissements « sur des recettes simples à réaliser ».
L’ultime commandement évoque l’importance du partage de connaissances avec les professionnels de la filière cunicole des autres pays européens, notamment sur « la problématique de l’arrêt des élevages en cage et l’étiquetage du bien-être animal ».
Si « en première analyse », l’avenir peut sembler « morose » pour la filière cunicole, le CGAAER voit « une filière dynamique et performante » qui peut encore convaincre et se moderniser.
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